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Simulateur d'impact des molécules phytosanitaires, le pilote est fin prêt

Orienter son portefeuille de produits phytosanitaires et accompagner les agriculteurs dans leur stratégie de protection des cultures à partir d’indicateurs d’impact, c’est ce que propose EToPhy. Lancée officiellement en 2019 après une phase pilote conduite notamment par la coopérative Qualisol, elle propose deux indicateurs, l’un pour évaluer le risque sur la santé de l’applicateur, l’autre sur l’environnement. L’IFT n’est plus tout seul.


Article en ligne rédigé par Anne Delettre pour le média Référence Agro




Les OAD réservés à la protection des cultures sont plutôt classés comme des modèles de prédiction de la pression parasitaire ou ravageurs. Ils savent aussi reconnaître les mauvaises herbes et se positionnent en appui de la construction des programmes de traitement, notamment pour réduire l’IFT. Un tout nouveau genre d’outil est désormais proposé, celui qui évalue l’impact des molécules pour la santé et l’environnement puis les compare entre elles. Son nom : EToPhy. Il se rapprocherait davantage des applications dont sont friands les consommateurs afin de noter les aliments en lien avec leur valeur nutritionnelle et leur bilan environnemental. À un bémol près, l’utilisation est réservée à un public initié aux notions d’écotoxicité, en l’occurrence les responsables approvisionnement et agronomique de la distribution agricole, les conseillers techniques, la prescription, les groupements d’agriculteurs ou les viticulteurs engagés dans une démarche RSE.


Moulinette à molécules


L’idée a germé dans la tête d’un scientifique, Jean-Philippe Boulanger, climatologue, ancien membre du Giec et fondateur d’Ecoclimasol. Sensible aux enjeux environnementaux, il s’est rapproché du CIHEAM IAMM – Institut agronomique méditerranéen de Montpellier*, pour lancer la création de ce super calculateur. Parmi les partenaires impliqués dans la phase pilote : la coopérative Qualisol localisée dans le Tarn et Garonne. La matière première travaillée provient des bases de données Basagri de Lexagri pour les molécules et Footprint pour leur impact.


Nous sommes en 2014. Six années de trituration des données plus tard, la plateforme ETOPHY était fin prête pour lancer sa phase pilote, naturellement confiée au partenaire agricole historique. Pierre-Henri Guiral, chef de projet chez Qualisol, l’a expérimentée lors de la campagne 2019/2020. Il lui attribue trois domaines d’utilisation : en amont lors du référencement, pendant la vente des produits puis pour effectuer de la pédagogie auprès des agriculteurs sur le port des EPI. « Nous cherchons à diminuer le risque pour l’applicateur et pour l’environnement, notamment dans les zones de captage d’eau, en diminuant l’exposition aux produits phytosanitaires ou lorsque les produits vont être proscrits dans le cadre des cahiers de charges », explique -t-il.

Ce tout nouveau module vous aide, campagne après campagne, à améliorer vos pratiques phytosanitaires et votre performance environnementale et sanitaire. Mais surtout il vous permet de démontrer les efforts réalisés et d'argumenter votre gestion à partir de données tangibles et vérifiables.


Deux indicateurs écotoxicologiques pour quinze critères


Les phrases de risques figurant sur l’étiquette sont un premier niveau de lecture, mais avec la plateforme, le distributeur peut rapidement comparer les matières actives depuis son smartphone pour orienter le choix. Ses repères ? Une liste de critères écotoxicologiques, agrégés au sein de deux indicateurs, l’IRSA et l’IRTE dont les valeurs proposées sont associées à un gradient de couleur, du vert au rouge, afin de faciliter la lecture. « À efficacité proche, nous recommandons toujours la substance active qui aura le moindre impact. Lorsque l’agriculteur passe commande nous essayons de trouver le bon compromis. Même si nous avons opté pour la vente des produits phytosanitaires, nous avons la responsabilité de bien accompagner les agriculteurs afin que leur stratégie de protection réponde aussi aux attentes sociétales.» D’ailleurs, en fin de campagne, l’outil lui permet de dresser avec les agriculteurs qui le souhaitent, un bilan sur les points à améliorer dans les stratégies de protection, en disposant de deux nouveaux indicateurs, en plus de l’IFT.


Interopérabilité des données

La prochaine étape pour le concepteur de l’application ETOPHY est de travailler sur l’interopérabilité des données. « C’est le nerf de la guerre, nous sommes conscients de la multitude de logiciels destinés aux agriculteurs, témoigne Julie Caubel, ingénieure recherche et développement Ecoclimasol. Par exemple, pour un viticulteur nous avons développé une passerelle avec la solution Mesparcelles afin qu’il puisse consulter toutes les informations dans un même environnement. Nous sommes en réflexion avec d’autres fournisseurs pour déployer notre offre dans le cadre de partenariat. »


Les critères environnementaux et toxicologiques évalués par la plateforme DEPHYTO


-L’IRSA ou Indicateur de risque sur la sante de l’applicateur :

Toxicité aïgue : toxicité par voie orale, cutanée et par inhalation, irritations cutanées, oculaires et respiratoires,

Toxicité chronique : risque CMR, risque perturbateur endocrinien et neurotoxique.

-L’IRTE ou Indicateur de risque de toxicité sur l’environnement : Toxicité sur les compartiments aquatique, aérien et terrestre comme les vers de terre et les abeilles, bioaccumulation dans les sols, et mobilité vers les eaux souterraines.


Pour voir l'article en ligne sur Références Agro, cliquez ici



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Rejoignez Julie Caubel, Ingénieure Agronome pour un café virtuel. Elle se fera un plaisir de vous montrer le fonctionnement de ce module phyto-intelligent.

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